leblogdeMonsieurDupont

Psyko-Land

Mercredi 15 octobre 2008 à 17:37

     L'auteur décrit une histoire que lui a racontée une maman tzigane qui l'a recueillie au sein d'un camp. Cette femme, a passé cinq années à Dachau pendant la seconde guerre, et a vu des nazis éclater des nouveaux-nés sur des murs, entre autres.

     Après la libération, un jour qu'elle marchait dans les rues de Munich, elle a rencontré un de ces monstres femelles nazis, une ancienne surveillante du camp qu'elle a reconnue.
- Oui, me dit-elle. C'est une de celles-là. Elle a fait semblant de ne pas me reconnaître. Mais je me suis approchée, je l'ai regardée dans les yeux. Je lui ai dit : « Quelle surprise de vous voir ici ! Venez donc boire un verre avec moi, pour fêter notre rencontre. » L'autre n'a pas osé refuser. Je l'ai emmenée dans un café tzigane que je connaissais bien. La salope ne se doutait de rien. J'ai parlé aux miens, en langue tzigane, elle ne comprenait pas ce qu'on disait.
     En quelques seconde, les tziganes avaient bloqué les portes, les fenêtres, on ne voyait plus rien de l'extèrieur. Nous nous sommes tous jetés sur elle et nous l'avons tuée, assomée, déchiquetée à coups d'ongles, de lames de couteau, à coups de pied. Elle est morte sur le plancher et personne n'en a rien su. C'était la vengeance des Tziganes.

[ Le noir est une couleur / Grisélidis Réal ]

Mercredi 15 octobre 2008 à 17:29

     L'auteur raconte, dans une autobiographie, sa passion pour ses amants Noirs. Elle-même est Tzigane, se ballade avec ses deux gosses arrachés à l'Administration américaine, et parcourt l'Allemagne d'après guerre, gorgée de casernes militaires de G.Is, de putes (dont elle fait partie), et d'anciens nazis déjantés, pervers obsédés aux rites sexuels S.M.

     Même avec une femme de passage, même avec la plus laide des vieilles putains allemandes édentées, quand un Noir fait l'amour, c'est comme avec sa femme.
     Ah mouvements doux, sûrs et puissants de fauve honorant sa femelle !
     Dans sa brutalité, c'est amoureusement que frappe sa grande lame fumante !
     Soumise, écrasée et baisée, je me venge des Blancs, de leurs petits cœurs secs terminés en sexes débiles.
     Leur érotisme, triste geste dont-ils masquent leur impuissance ! Petits garçons pissant dans leur lit et se masturbant en cachette : refusés, retranchés, mort-nés !
     Je vous crache à la gueule et je piétine vos couilles dérisoires ! Figues sèches qu'il faut piquer d'aiguilles et de brosses, lacérer, fouetter, battre à coups de cravache, de gants à clous et de talons pointus pour en faire sortir un jus mort !
     Buvez votre pisse, bouffez votre merde, et que jamais le mot « amour » ne franchisse vos gueules !
     En quelques nuits, j'ai vengé toutes les femmes privées d'amant de notre famille : celles qui furent frigides, celles qui n'ont aimé qu'une fois, celles qui sont mortes vierges à soixante quinze ans du cancer, celle qui criait sur son lit d'agonie, les boyaux déjà pourrissants :
- Je n'ai jamais connu l'amour !
     Dormez en paix, l'amour a explosé. Il me ronge le ventre. Que son sperme brûlant retombe sur vos cendres, qu'il foute le feu à vos squelettes !
     Je veux finir ma vie dans un vieux quartier noir, à Chicago ou à San Francisco, usée et pauvre, mais heureuse, entourée de musique, de danses et de caresses.
     Je veux devenir noire, revêtue de nuit. J'ai tant marchée dans son ombre que je serai comme elle, veloutée et presque invisible.
     C'est le temps des nègres.
     Obscurs météores, ils sillonnent les forêts d'Allemagne dans leurs grandes voitures au noms somptueux : Cadillac blanches, Chevrolet noires, Buick rouges poussiéreuses au sourd ronronnement de panthère.
     Assise à l'avant d'un de ces grands coléoptères aux ailes fulgurantes, aux côtés d'un Noir, je fends les arbres invisibles.
     Soudé à l'ombre, ses longues mains sur le volant, il se laisse dénuder sa belle tige brune et lisse, je la caresse et je la lèche avec amour.
     La sève laiteuse jaillit, elle féconde la nuit, la campagne, le vent. Nous sommes lancés sur la route à la vitesse d'un orgasme.
     Nègre, tu n'as pas faibli, tes larges prunelles ouvertes, tes mains n'ont pas frémi !
     Tu t'es raidi dans ta volupté magnifique, sans un sourire, le regard fixé au loin.
     Tu es le Prince de cette nuit.

[ Le noir est une couleur / Grisélidis Réal ]

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | Page suivante >>

Créer un podcast