Jeudi 29 janvier 2009
11:06
Bien. Un petit point sur la situation. On est resté dans la villa secondaire à Hossegor, on y a déménagé quelques affaires, le minimum vital : vêtements, linge de maison, bouffe. Et quelques trucs culturels genre DVDs et bouquins en cours de visionnage ou de lecture. Demain on dégage dans une autre villa secondaire sur le lac d’Hossegor, histoire de pas trop abuser des mêmes personnes trop longtemps. Même si leurs maisons sont vides, ça reste gênant quoi.
Il semblerait, à la relecture de ce que j’ai écrit dimanche, que j’aie peut-être un peu envisagé le pire. La maison a été bâchée lundi par les pompiers, qui ont fait un travail « remarquable » comme on dit, compte tenu de leurs moyens, quasi inexistants. Déjà bien beau d’avoir une caserne dans une commune de moins de 1.000 habitants. Un charpentier-couvreur est passé mardi. Mais le souci c’est que les stocks de tuiles ont vite été épuisés dans le week-end et que la production a été stoppée (plus d’électricité). Donc il a carrément dû prendre des tuiles de l’avant-toit pour boucher le trou. Le tout sous la pluie évidemment, puisqu’on est toujours en alerte orange/inondation. Au fait je l’ai pas précisé mais on a carrément la gouttière qui a été arrachée. Il a enlevé les barres de bois de la charpente cassée et les a remplacées par des planches/longerons. Bref toujours est-il qu’on est hors d’eau. C’était l’urgence.
Pour ce qui est de l’étage il n’est pas condamné finalement. Seule la chambre de ma sœur, côté jardin et ayant pris l’eau, s’est transformée en piscine. On avait tout viré dès le samedi après-midi. Sauf son vieux sommier qui est à même le sol et le matelas. On a mis des serviettes partout au sol pour éponger, et une bâche prêtée par le voisin d’en face. Le plafond s’est écroulé dessus avec toute la laine de verre imbibée de flotte.
L’eau a en partie traversé le couloir, sous la porte de la chambre, pour s’attaquer à la mienne. Comme il y a de la moquette dans la mienne ça avait commencé à traverser également le sol de l’étage pour faire des infiltrations sur le plafond du RDC. Dès que j’ai vu ça j’ai été chercher ma sœur et on a épongé/essoré dans des seaux la flotte de sa piaule, du couloir, de la mienne, et de la salle de bains. Ca a ralenti la progression des infiltrations et les a même stoppées. Les plus infimes sèchent et disparaissent (au RDC, dans la salle de bains, et si on a de la chance au couloir de l’étage).
Hier, mercredi, on a été remettre les meubles en ordre au RDC, car on avait monté tout ce qu’on pouvait sur la table de salon. Dessus on y avait mis le canapé, la table basse, des chaises. On avait viré l’écran plat pour le mettre sur la cuisine, et bougé tout ce qu’on pouvait loin des portes-fenêtres du jardin, au cas où y’aurait une seconde tempête, car elle était prévue, de peur que des branches ne traversent le salon. Donc on a tout remis, on a mieux arrangé les affaires de ma sœur dispatchées en urgence entre la chambre de la motha et la mienne, de sorte de pouvoir au moins y bouger et on a nettoyé tout ce qui n’était pas dans la chambre de ma sœur : la laine de verre éparpillée partout, la baignoire, la flotte dans le couloir, la poussière, les branches, tous les trucs provoqués par nous en fait, qui avons faits des allées et venues partout dans la maison, comme dans une fourmilière, dispersant tout le crade de la chambre sinistrée. On y a laissé les serviettes pour éponger car y’a encore un peu d’eau.
Le matelas a servi d’éponge géante et on l’a viré dehors mardi. Devant chez moi c’est un ramassis d’affaires de jardins cassées et d’affaires non cassées. Des tables et des chaises en plastiques, la gouttière arrachée, des bâches qui traînent, et tout un tas d‘objets.
On ne touche plus à rien en attendant l’expert qui ne passera finalement pas cette semaine comme prévu, mais jeudi prochain (13jours quoi). Tant pis pour leur gueule, plus ils attendent plus ils paieront, car les maisons ne sont pas sécurisées. D’autres pins tomberont dans les semaines et les mois à venir.
Depuis hier on bataille pour faire couper ceux qui sont restés mais qui vont tomber à coup sûr, avec le maire, qui s’en branle et nous renvoie vers les privés, ignorant totalement son devoir de sécurité envers ses concitoyens. La parcelle de pins derrière chez moi appartient à un privé et est inaccessible. Il fera sûrement pas couper les quelques pins dangereux à ses frais, vu qu’il en tire un revenu et que son assurance paiera pas. A moins que l’état de catastrophe naturelle déclaré paie son assurance qui lui remboursera les frais. C’est tout ce que je demande au maire moi, qu’il joue un rôle de coordinateur pour que le mec puisse abattre ses pins en étant indemnisé. Qu’il monte le dossier en expliquant la situation au préfet, qui lui débloquera les fonds nécessaires. Mais il s’en fout ; je crois qu’on va devoir le menacer d’un recours en justice et de l’attaquer en tribunal pour faire ça, sinon on aura qu’à attendre que ça nous retombe dessus. M’enfin de toute façon on est bien décidés et on a contacté le mec qui a la parcelle, il y réfléchit, il a envoyé le mec qui la gère pour lui (car ce propriétaire vit en région parisienne). Le gérant, qui est venu sur place, a envoyé une demande par fax pour expliquer la situation au propriétaire, histoire de voir ce qu’il peut faire avec son assurance. Mais de toute façon personne ne veut plus rentrer dans ce lot de six maisons tant qu’on a pas viré les arbres menaçants. Les six foyers vivent ailleurs dans le coin.
L’électricité y est revenue hier, chez moi, ainsi qu’un peu de réseau. En théorie, si on isole bien la chambre de ma sœur et qu’on néglige totalement le fait que c’est dangereux, on pourrait revivre à la maison.
Voilà, je pense pas revenir là-dessus dans ce blog, le travail des assurances a commencé. Il me tarde de rentrer chez moi...