Je viens d'appeler une fille, une colorée, dans tous les sens du terme. Avec elle c'est rock'n roll, tant dans le tragique que dans le merveilleux. Ca fait trois mois qu'on partage bien plus d'engueulades que de moments de joie en fait, et pourtant, j'en suis dingue. Elle me rend dingue. J'ai bien essayé de la larguer ou de le lui faire croire, et à moi aussi par la même occasion. Je me suis dit "Ha ouais, tu me la fais à l'envers? Tu veux jouer avec le feu, à me mettre plus bas que terre, à tester mes limites ? Tu me fais les repousser, tu me fais me dépasser, et trouver (créer de toutes pièces) des réserves insoupçonnables de patience ? Et malgré tout t'arrives encore à les bousiller, alors que je les ai créées de toutes pièces uniquement pour toi ?!! Ha ouais, tu veux tourner en rond à toujours rasséréner les mêmes choses, dire les mêmes choses, et que je te réponde les mêmes choses. Ah ouais, tu veux pas comprendre que j'ai capté ce que tu me disais mais que je partageais juste pas la même vision du monde, et que selon moi c'est pas grave, mais me demande juste pas d'être toujours d'accord avec ce que tu dis. Tu supportes pas que je te dise non ? Tu as une mémoire de poisson rouge dès lors qu'on va pas dans ton sens, et tu remets en question ton couple dès que y'a une dispute, aussi ridicule soit-elle ? Je suis désolé mais moi j'ai jamais eu aucun souci à te dire "Je t'Aime" après trois heures de "TU ME CASSES LES COUILLES !!!". J'ai jamais trouvé ça antagoniste. Tu m'as tué".
Elle m'a rendu chèvre. Bêêêêêh. J'ai fait silence radio quand j'en pouvais plus, quand je ne pouvais juste plus lui parler. Je pouvais même plus gueuler, ni m'énerver. Je pouvais plus la voir. Je voulais plus un seul contact pendant une durée indéterminée. J'essaie de lui dire combien je l'Aime maintenant, j'en pleure la nuit, comme je n'ai pas pleuré depuis des années. Je mange pour faire plaisir à la famille, ma mère a pas besoin de s'occuper d'un anorexique, je lui parasite assez l'existence comme ça. J'ai juste envie de me laisser mourrir, j'en peux plus de tout. Tout est trop brutal. Elle, inclus.
C'est ma dernière chance, la dernière corde que j'ai et que je lui lance, depuis l'océan enragé où je valdingue et bois la tasse, à Elle qui est sur la terre ferme. Si mercredi, elle ne la prend pas, je lacherai la corde. Je me laisserai partir dans les eaux. Après tout ça soulagera sans doute plus de personnes que ça n'en chagrinera.